En procédure civile, la conclusion récapitulative joue un rôle crucial pour faire valoir vos prétentions devant les juridictions compétentes. Que ce soit en première instance, en appel ou même en cassation, cet acte de procédure doit être rédigé avec soin pour éviter tout risque d’irrecevabilité ou de caducité. Découvrez dans cet article les clés pour rédiger une conclusion récapitulative percutante et efficace.
Définition : Les conclusions récapitulatives sont des actes de procédure rédigés généralement par un avocat, qui synthétisent l’ensemble des prétentions et moyens d’une partie dans un litige civil. Elles sont communiquées à la juridiction et à l’adversaire selon des règles précises fixées par le code de procédure civile (CPC).
Respecter les délais de notification prévus par le code de procédure civile
Avant toute chose, il est essentiel de respecter scrupuleusement les délais de notification des conclusions récapitulatives fixés par le code de procédure civile (CPC). En effet, une conclusion transmise hors délai au greffe et à la partie adverse pourrait être déclarée irrecevable par le juge, vous privant ainsi de la possibilité de faire valoir vos arguments dans le litige qui vous oppose à votre adversaire.
Par exemple, devant le tribunal judiciaire (anciennement TGI), vous devez impérativement notifier vos conclusions récapitulatives au plus tard 3 mois après l’ordonnance de clôture en procédure écrite, sous peine d’irrecevabilité (art. 780 du CPC). En appel, les délais sont encore plus courts : seulement 3 mois à compter de la déclaration d’appel (art. 909 et 910 du CPC). Veillez donc à anticiper suffisamment la rédaction de vos écritures pour pouvoir les communiquer dans les temps.
Bon à savoir : Le non-respect des délais de notification des conclusions expose à des sanctions sévères :
- En première instance : irrecevabilité des conclusions
- En appel : caducité de la déclaration d’appel et donc extinction de l’appel
Bien structurer ses conclusions pour une lecture fluide par la juridiction
Pour que vos conclusions soient percutantes, elles doivent avant tout être claires et faciles à lire pour le juge amené à statuer sur votre litige. Privilégiez donc une structure logique, avec une introduction résumant vos prétentions, un développement détaillant votre argumentation juridique et une conclusion synthétisant vos demandes.
N’hésitez pas à utiliser des titres et sous-titres numérotés pour bien identifier les différentes parties de vos écritures. Vous pouvez par exemple utiliser un plan en deux parties, opposant vos moyens procéduraux (fins de non-recevoir, exceptions d’incompétence…) à vos moyens de fond servant à démontrer le bien-fondé de votre position dans le litige. Le plan adéquat dépendra de la complexité de l’affaire et de la juridiction saisie (première instance, appel ou cassation).
Exemple de plan de conclusions récapitulatives en appel :
- Faits et procédure
- Discussion
- Sur la recevabilité de l’appel
- Motif 1 de recevabilité
- Motif 2 de recevabilité
- Sur le fond du litige
- Motif 1
- Motif 2
- Motif 3
- Sur la recevabilité de l’appel
- Pièces communiquées
- Prétentions
Structurer son argumentation juridique de manière implacable
Une conclusion récapitulative percutante doit surtout exposer une argumentation juridique implacable pour convaincre la cour du bien-fondé de vos prétentions. Appuyez-vous sur les textes de loi, la jurisprudence et la doctrine pour démontrer en quoi votre position est juridiquement la plus pertinente.
Par exemple, si vous contestez la compétence de la juridiction saisie par votre adversaire, invoquez les articles du code de procédure civile définissant les règles de compétence matérielle et territoriale, tout en citant les arrêts de principe rendus par la Cour de cassation sur la question. Votre argumentation n’en sera que plus percutante.
À noter : En appel, il est possible de soulever des moyens nouveaux qui n’avaient pas été invoqués en première instance, sous certaines conditions :
- s’ils sont de pur droit (art. 563 du CPC)
- s’ils se rattachent aux prétentions et moyens antérieurs par un lien suffisant (art. 564 du CPC)
- s’ils répondent à des éléments nouveaux apparus en cours d’instance (art. 564 du CPC)
Soigner la rédaction pour convaincre le juge du bien-fondé de vos prétentions
Au-delà d’une solide argumentation juridique, vos conclusions doivent être rédigées dans un style clair, précis et concis pour emporter la conviction du juge. Évitez les longues phrases alambiquées et privilégiez un vocabulaire accessible, tout en utilisant le lexique juridique approprié.
Veillez également à être cohérent dans vos propos et à mettre en exergue les points clés de votre argumentation susceptibles de faire pencher la balance en votre faveur. Une bonne stratégie consiste à anticiper les arguments de votre adversaire pour y répondre de manière proactive dans vos conclusions. Une conclusion récapitulative efficace est avant tout un subtil équilibre entre rigueur juridique et clarté d’expression.
Sur la forme, utilisez une mise en page aérée, avec une numérotation des paragraphes et un style sobre et professionnel. L’objectif est de faciliter la lecture de vos conclusions par la juridiction. Veillez également à bien identifier le document en précisant sa nature (« Conclusions récapitulatives n°X »), la juridiction destinataire, les références de l’affaire et l’identité des parties.
Conclure en rappelant précisément l’ensemble de vos prétentions
Enfin, n’oubliez pas de conclure vos écritures en rappelant de manière précise et exhaustive l’ensemble de vos prétentions, sur la procédure comme sur le fond du litige. C’est dans cette partie que vous devez formuler toutes vos demandes à la juridiction, en détaillant chaque mesure sollicitée :
- Les demandes procédurales : déclarer l’adversaire irrecevable, ordonner une mesure d’instruction, prononcer la nullité d’un acte…
- Les demandes au fond : condamner l’adversaire à payer une somme d’argent, ordonner une mesure d’exécution, prononcer la résolution d’un contrat…
À noter : Les prétentions formulées dans la conclusion des écritures doivent reprendre l’ensemble des demandes présentes dans le corps des conclusions. Le juge ne statuera que sur les prétentions expressément formulées au dispositif des conclusions (« Voir dispositif des conclusions », art. 954 du CPC).
Par ailleurs, pensez à joindre en annexe de vos conclusions l’ensemble des pièces sur lesquelles vous fondez vos prétentions (contrats, factures, photos, constats, etc.). Conformément à l’article 132 du code de procédure civile, ces pièces doivent être communiquées simultanément à l’adversaire et à la juridiction. Veillez à les classer par ordre chronologique ou thématique et à les numéroter pour faciliter leur identification.
En définitive, la rédaction de conclusions récapitulatives percutantes en procédure civile répond à des règles bien précises qu’il est indispensable de maîtriser. En respectant les délais de notification, en soignant la structure et la qualité rédactionnelle de vos écritures, en développant une argumentation juridique solide et en exposant clairement vos prétentions, vous mettrez toutes les chances de votre côté pour convaincre le juge et obtenir gain de cause dans votre litige.
N’hésitez pas à vous faire assister d’un avocat rompu à l’exercice des conclusions. Son expertise et sa connaissance pointue des règles procédurales seront de précieux atouts pour faire valoir vos droits en justice. Avec une conclusion récapitulative rédigée dans les règles de l’art, vous pourrez aborder sereinement l’audience de plaidoirie et obtenir une décision conforme à vos intérêts.